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Education Nationale

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vendredi 4 mars 2016

Entretien avec le recteur Morvan - Réforme du collège

morvan.jpgAlain Morvan est un ancien recteur de l'académie de Lyon . Ci-dessous quelques extraits de son entretien avec Régis Soubrouillard pour le mensuel CAUSEUR .

"Chez les <<penseurs>> de la réforme , ce qui est consacré par l'usage est dangereux, car elle encourage le développement de l'esprit critique et forme de vrais citoyens, des hommes et des femmes libres, là où on voudrait des électeurs bien conditionnés."

[CAUSEUR]Le mathématicien Laurent Lafforgue estime que les principaux responsables de cette dérive sont les « experts » qui exerceraient leur mainmise sur la rue de Grenelle. On cite souvent Florence Robine, présentée comme la véritable ministre de I’Education nationale. Vous avez été recteur d'académie, partagez-vous cette opinion?

J’ai des raisons de connaître les hauts faits de Mme Florence Robine, directrice générale de l’enseignement scolaire, dont j’ai dénoncé l’arrogance dogmatique et le mépris des professeurs dans un billet intitulé « Le caporalisme épinglé ». Il est certain que,bien que très minoritaire, une véritable camarilla de bien-pensance pédagogique a fait son nid au cœur de la rue de Grenelle et qu’elle a profité du conformisme pavlovien ou de l’aveuglement opportuniste de certains corps intermédiaires pour répandre son idéologie toxique.

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vendredi 25 avril 2014

Les compétences à l'école ....et l'Europe


competences.jpgLes compétences … c'est à la mode ! Essayons d'y voir un peu plus clair!Cette notion de compétences s'est d'abord implantée en collège via le livret de compétences. Les professeurs doivent se référer à des grilles de compétences et à partir de celles-ci évaluer chaque élève . Une grille , c'est généralement un tableau à plusieurs colonnes : items , explication des items , indications pour l'évaluation . Que lit-on, pour donner quelques exemples, dans la colonne « items » ?

**Dire : S’exprimer clairement à l’oral en utilisant un vocabulaire approprié, dire de mémoire quelques textes en prose ou poèmes courts

**Lire : Lire seul, à haute voix, un texte comprenant des mots connus et inconnus....

Ces deux exemples suffisent à montrer que cette notion de compétence semble au premier abord séduisante et pour un enseignant qui a le souci de faire réussir ses élèves cela peut sembler être une méthode d'évaluation miracle.

Du collège , l'évaluation par compétences s'est propagée en lycée . En physique-chimie ,pour prendre l'exemple d'une discipline que je connais bien  on peut lire dans les grilles d'évaluation : Analyser , réaliser , communiquer , 3 compétences à évaluer pour un candidat au baccalauréat lorsqu'il passe les épreuves expérimentales (ECE). Un professeur de physique ne peut qu'adhérer à ce genre de démarche qui va permettre de tester les capacités d'analyse , de savoir et savoir-faire de l'élève. Là encore l'enseignant peut y voir une aide dans l'évaluation de ses élèves.

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dimanche 15 décembre 2013

Lettre d'un élève en CPGE au lycée Henri IV à ses pairs en soutien à leurs professeurs

cpge.jpgDes élèves qui défendent leurs professeurs ....ce n'est pas très habituel . Alors , il faut s'en réjouir ! Ci-dessous la lettre d'un étudiant en CPGE qui s'exprime suite au projet du ministre de l'Education Nationale. Sage décision , après un mouvement de grève très suivi, le ministre a reculé.
Le système des Grandes Ecoles français est très souvent envié par nos voisins. Cela n'empêche pas que nos Grandes Ecoles soient assez régulièrement malmenées par les anti-élites de la nation.
On entend souvent dire que notre école est malade , qu'elle ne répond plus à sa vocation d'ascenseur social . C'est vrai (c'est ce que nous dit le dernier rapport Pisa) ! Reste à trouver les coupables. Jean Paul Brighelli a sa petite idée sur la question : les coupables sont rue de Grenelle.
Faut-il pour autant dénigrer et liquider nos Grandes Ecoles ?

Chers amis

Vous n'êtes pas sans savoir que le corps professoral est en émoi ces derniers jours , suite au projet ministériel de modifier par décret le régime indemnitaire des professeurs de classes préparatoires. J'ai bien conscience que certains craignent que le mouvement de contes­tation affecte leur préparation du concours, et déplorent être otages d'une revendication qui serait purement corporatiste ou dictée par l'intérêt personnel. En ce qui me concerne, c'est plus l'effroi de ce que sous-entend un tel décret ministériel qui me gagne. Pour cette raison, il me semble vital, d'une part de se réunir pour en discuter, d'autre part d'arrêter une position commune sur le sujet.

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samedi 12 octobre 2013

Education - Conseil supérieur des programmes vu par JP Brighelli

csp.jpgJean Paul Brighelli est interrogé sur le conseil supérieur des programmes récemment mis en place par Vincent Peillon:

...... l'école française s'écroule complètement, un quart des élèves entrant en sixième ne savent ni lire , ni écrire , ni calculer..........une commission des programmes : un must pour la langue de bois (ou "dis moi qui tu nommes , je te dirai ce que tu veux faire ")

.......dans la commission , pas un instituteur , pas un professeur . Imaginons que l'on veuille réformer la qualité de la baguette de pain et qu'on fasse une commission avec des députés, des sénateurs , mais sans boulanger........

......on peut supprimer des heures qui ne servent à rien........

............on n'a jamais eu autant de voyous en classe, autant de classes ingérables ............

Ecoutons JP Brighelli sur RTL :


         
       

jeudi 1 septembre 2011

Les pédagogistes sauveront-ils l'école ?

Les pédagogistes , qui sont-ils ? pedagogistes.jpgQui sont-ils, ceux que l’on nomme « les pédagogistes » ? Une chose est certaine , ils font la loi à l’Education Nationale depuis plus de 20 ans . Les « Sciences de l’Education » leur servent de socle pour avancer leurs théories « fumeuses » . A vrai dire , cette science n’a de scientifique que le nom . Elle a abreuvé les IUFM (Instituts Universitaires de Formation des Maîtres) . Merci à ces IUFM , maintenant supprimés (ouf !) qui ont permis souvent aux enseignants formateurs de gravir plus rapidement les échelons que les autres . Il reste cependant qu’ils ont réussi à formater ces jeunes professeurs avant qu’ils soient jetés dans la cage aux lions !
La « méthode de lecture globale » , dont trop d’enfants ont eu du mal à se remettre, « La main à la pâte » développée dans le primaire pour faire redécouvrir à ces jeunes élèves ce que d’éminents scientifiques ont mis des années à découvrir eux-mêmes (l’élève doit lui-même construire son propre savoir) , la « pédagogie du jeu » pour ces élèves qui ne se sentent pas très bien à l’école et qu’on espère ainsi « récupérer ».......... voilà quelques exemples dont se gargarisent ceux qu’on appelle « les pédagogistes » Ce qui distingue les pédagogistes des républicains Ces pédagogistes se distinguent de ceux qu’on appelle « les républicains ». Brièvement les pédagogistes diront d’eux, des républicains, que ce sont des nostalgiques de la vieille école , autrement dit , en caricaturant un peu , qu’ils vivent en dehors du temps présent, qu’ils en sont encore à une époque où la majorité des élèves n’allait pas au-delà du certificat d’études. C’est de toute évidence une caricature qui permet aux pédagogistes de se faire passer pour « les meilleurs » , eux les bien-pensants, les sauveurs de l’école de demain ! Dans son livre « le pacte immoral » , Sophie Coignard , a manifestement bien compris où le bât blesse. Essayons , en quelques lignes , donc en faisant simple (voire un peu simpliste) de dire ce qui les distingue sur le terrain :

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lundi 4 avril 2011

Que peut-on attendre de l'Ecole ?


mammouth.jpgLa question pourrait être formulée autrement : « Qu’est-on en droit d’attendre de l’Ecole ? » L’Ecole est de longue date , que ce soit par nos dirigeants politiques de droite ou de gauche, considérée comme étant l’une (pour ne pas écrire « la ») des priorités nationales : notre jeunesse doit être formée , le mieux possible , pour affronter le monde de demain. Il n’y a pas de distinction entre riches et pauvres , mieux , l’Ecole doit servir d’ascenseur social . « Ascenseur social » : l’école ne remplit plus aujourd’hui en général cette fonction , autrement dit l’Ecole faillit à l’une de ses premières missions. Pourquoi ? Je n’ai pas de réponse toute faite à cette question , mais je voudrais essayer d’y répondre en fonction de ce que je vois , je sais et vis à l’Education Nationale comme professeur.

On reproche souvent aux syndicats enseignants de faire obstacle à toute réforme lancée par tel ou tel ministre . Curieusement , chaque ministre de l’Education Nationale entend laisser trace de son passage au ministère , fût-il même court, en lançant une réforme . Proche de nous , il s’agit actuellement de la réforme des lycées engagée par Xavier Darcos (qui semble avoir totalement disparu du paysage politique actuel) mais mise en place par Luc Chatel. Que l’on ait tendance à mettre tous les syndicats dans le « même sac », cela peut certainement se comprendre quand on est complètement étranger , fût-on parent d’élève, n’a rien de surprenant . C’est notamment ce que fait SOS Education qui a manifestement pignon sur rue. A part cet amalgame , à SOS Education , on a bien conscience de la situation très difficile dans laquelle se trouve l’Education Nationale actuellement .

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dimanche 13 février 2011

Un ministre qui tire .....tous azimuts


fumee.jpg-« Révolutionner l’enseignement de l’anglais » :anglais pour les jeunes dès le plus jeunes âge
-20 minutes de calcul mental tous les jours au primaire
- les rythmes scolaires
- Mise en place d’un plan sciences
-conventions avec les entreprises
-coup de pouce donné à l’enseignement de l’arabe
-repenser le temps de travail des enseignants : « réfléchir plutôt en temps de présence qu'en temps de service »
-« établissements expérimentaux » où les enseignants seront choisis par les chefs d'établissements

Pourquoi tant d’annonces si ce n’est pour créer un écran de fumée pour que l’opinion ne « voie » pas les nombreuses suppressions de postes dans l’enseignement en conséquence de quoi on n'est pas toujours en mesure à l’heure actuelle de remplacer les enseignants absents ,suffisamment nombreuses pour que dans les établissements scolaires on fonctionne à flux tendu . On ferme des écoles, on supprime des options ….

Mieux encore , le ministre annonce puis fait marche arrière ensuite….lorsque l’exécution de l’annonce nécessiterait de mettre la main au portefeuille ! Des enseignants choisis par les chefs d’établissement dès la rentrée 2011 …., ouf !c’est remis en cause pas les parlementaires !

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jeudi 10 février 2011

Les enseignants manifestent


manif_fev.jpgCe jeudi 10 février , les enseignants ont manifesté un peu partout en France contre les suppressions de postes :822 postes seront supprimés à l’Education Nationale en Lorraine .En Meurthe et Moselle , ce sont 90 postes qui seront supprimés dans les écoles , 53 dans les collèges.
Au niveau national , 16000 suppressions de postes à la rentrée 2011. Ce sont 65.400 postes supprimés dans l'Éducation nationale en cinq ans. Et Luc Chatel vient d’annoncer que le gouvernement prévoit que les suppressions continueront, au même rythme, en 2012 et 2013. Sans doute Sophie Coignard n’a t-elle pas tort de dénoncer dans son livre « Le pacte immoral » , ceux qui massacrent l’école .
Dans une interview sur RTL la journaliste dénonce
- la lâcheté et le renoncement des politiques de droite comme de gauche
- l'impuissance du ministre de l'éducation : les profs ont plus d'autorité dans leur classe que le ministre dans son ministère.
- l'aveu de démission et d'hypocrisie
- le mensonge et le maquillage pour faire admettre les suppressions de postes
- l'égoïsme des castes : les élites sont d'autant plus indifférents au naufrage de l'école que leurs enfants en sont exemptés puisqu'ils fréquentent des établissements de centre ville "où on enseigne comme avant".

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samedi 29 janvier 2011

Bling ....bling ...Qui croire ?


bling.jpgLa pratique du double langage est de plus en plus fréquente dans les hautes sphères de nos dirigeants. Ainsi , par exemple , notre ministre de l’Education Nationale , Luc Chatel, présente dans le Monde du 29 janvier son « plan sciences ». Si je comprends bien le ministre , l’enseignement actuel donne aux élèves une vision erronée de ce que sont les sciences .

Notre ministre semble oublier que la réforme des lycées est entrée en vigueur en septembre 2010 . Quel est la place de l’enseignement scientifique dans cette réforme ? Réduction des horaires scientifiques en seconde à la rentrée 2010 , réduction encore plus importante en première à la rentrée 2011 (plus de première scientifique mais on regroupera dans un tronc commun littéraires , scientifiques….). Et il y a fort à parier qu’avec les nombreuses suppressions de postes prévues à la rentrée 2011, les horaires d’enseignement scientifique seront encore amputées à cette rentrée. Le ministre veut-il répondre à l’inquiétude manifestée par les hautes éminences scientifiques de notre pays et des associations scientifiques (Conférence des Grandes Ecoles, la Société Française de Physique, l'Union des Professeurs de Physique et de Chimie, l'Union des Professeurs Agnomonistes et l'Union des Professeurs de Spéciale )ces dernières appelant à signer une pétition en novembre 2010 ? ou s’agirait-il encore d’un effet d’annonce ? Double langage ?

Abordons la question du redoublement des élèves .Je précise qu’il n’est pas dans mon intention de m’étendre ici sur le bien fondé ou pas du redoublement. Nous savons qu’un redoublement de collégien ou de lycéen coûte de 8000 à 10000 euros à l’Etat. Ce n’est pas rien . Et alors que Xavier Darcos , un fidèle du Président de la République ,était encore ministre de l’Education Nationale , des pressions avaient été faites sur les chefs d’établissements pour qu’ils limitent le nombre de redoublements . Cette consigne a alors été démentie par le ministre , alors que dans les faits elle a bien été donnée . Mais qu’a dit Nicolas Sarkozy lors de ses vœux au monde de l’éducation : il faut réhabiliter le redoublement « S’il faut que tel ou tel enfant mette plus de temps pour arriver à un bon niveau, je préfère qu’il mette plus de temps »!

La formation des enseignants : quel massacre à cette rentrée 2010! Ces nouveaux enseignants sont jetés dans la cage aux lions sans formation (un DVD leur a quand même été offert !).Avec 18 h de cours (un cours, ça se prépare) pour la première année d’enseignement , c’est un rythme d’enfer qui leur est imposé . Toujours dans le cadre des vœux au monde de l’éducation , que dit le chef de l’état ? « Je pense qu’il faut que nous remettions sur le chantier des éléments de formation ».

Alors que croire et qui croire ?

samedi 22 janvier 2011

Braderie à l’Education Nationale


braderie.jpg822 postes seront supprimés à l’Education Nationale en Lorraine .En Meurthe et Moselle , ce sont 90 postes qui seront supprimés dans les écoles , 53 dans les collèges. Au niveau national , 16000 suppressions de postes à la rentrée 2011 . Ces suppressions viennent s’ajouter à celles des années précédentes : 8.700 suppressions de postes en 2007, 11.200 en 2008, 13.500 en 2009, 16.000 en 2010 soit 65.400 postes supprimés dans l'Éducation nationale en cinq ans !
Il s’agit bien d’une réduction de postes sans précédent .L’école publique n’est-elle pas sacrifiée ?

J’annonçais dans un article de juin 2010 une rentrée 2010 difficile . Pour faire « passer la pillule » nos dirigeants ont alors mis en place la réforme des lycées , avec des dispositifs de soutien ,d’aide aux élèves en difficulté , avec un accompagnement individualisé , du tutorat . L’opinion , les parents d’élèves sont sensibles à ce genre de mesures et c’est tout à fait normal . Les Fédérations de parents d’élèves ont voté la réforme au CSE (Conseil Supérieur de l’Education) . Ne s’en mordent -ils pas les doigts aujourd’hui ! Après quelques mois de mise en place de ces dispositifs de soutien , combien d’élèves en sont-ils satisfaits ? D’un coté on fait donc semblant de s’occuper des élèves en difficulté , mais par ailleurs ont réduit de façon drastique les personnels de l’Education Nationale. Ne s’agit-il pas d’une politique en trompe-l’œil ? L’aspect humain passe au second plan, seules les économies financières importent ! Souvenons nous de ce document (qui aurait du rester confidentiel) de mai 2010, qui a été adressé aux Recteurs pour les inciter à mettre en place des mesures de façon à faire des économies dans les 3 années à venir (2010-2013). Citons quelques-unes de ces mesures :

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samedi 2 octobre 2010

Le HCE et le collège unique


Collège uniqueLe Haut Conseil de l’Education (HCE), organisme consultatif, vient de remettre au Président de la République , à la demande du ministre de l’Education Nationale , un rapport sur la situation du collège , notre « collège unique ».

Le rapport est alarmant : « Notre collège se trouve aujourd’hui dans une situation préoccupante : performances des élèves médiocres et en baisse, inégalités de réussite d’origine sociale accrues, malaise enseignant, problèmes de vie scolaire qui se multiplient. »

Le constat est réaliste .Alors que nos ministres successifs n’hésitent pas à mettre en avant le rôle d’ascenseur social de notre système éducatif , nous savons bien que depuis des années , c’est l’effet inverse qui se produit : les inégalités sociales se creusent , autrement dit , notre système éducatif manque à sa mission !! Bien , le HCE le reconnaît.
Le malaise enseignant est reconnu . Les conditions d’enseignement n’y contribuent-elles pas largement ?

A vrai dire , je m’interroge sur les intentions de nos gouvernants , de notre ministre de l’Education Nationale Luc Chatel lorsqu’il a demandé ce rapport au HCE . Un mois après la mise en place de la réforme des lycées qui vient d’accoucher d’effets de communication hors du commun (tutorats , aide individualisée , réduction des redoublements ….) commencent à apparaître les failles de la réforme .A l’échelon local , les fédérations de parents d’élèvent commencent à se rendre compte que sur le terrain la situation est difficile…et pourtant , les instances nationales de ces fédérations n’ont pas manqué de voter cette réforme au CSE (Conseil Supérieur de l’Education). Cela a été dit et redit par les syndicats enseignants, l’objectif de la réforme était avant tout de réaliser des économies financières !

Quel est l’objectif recherché de ceux qui nous dirigent ? Y aurait-il encore une « entourloupe » pour préparer l’opinion à une réforme qui comme la réforme du lycée ne ferait qu’aggraver la situation ?Qu’il faille en finir avec le « collège unique » me semble être une évidence . Combien d’élèves arrivent au lycée en classe de seconde sans en avoir les bases , ont donc du mal à suivre et finissent par s’ennuyer…..perturbent le déroulement des cours et finalement , c’est vrai , y perdent leur temps ? La même chose pour tout le monde (collège unique) , voilà bien une illusion dans laquelle on nous entretient depuis des décennies au nom de l’égalité des chances !

La réussite de nos élèves , nos enfants , c’est diversifier les parcours , clarifier les exigences (évaluer les élèves en termes de contenus et non de vagues compétences , un enseignement avant tout disciplinaire) , un enseignement de qualité pour tous (accompagnement scolaire par des personnes qualifiées pour les élèves en difficulté , classes allégées….). Ce n’est pas à priori ce que suggère le HCE qui préconise la primarisation du collège. Ecoutons Bernard KUNTZ , président du SNALC questionné sur Europe 1 :


samedi 19 juin 2010

Une rentrée scolaire 2010 qui sera certainement difficile !

ecoledanger.jpgL'année scolaire 2010-2011 verra la mise en place de la réforme des lycées en classe de seconde . Nos autorités , à coup de médias interposés, ont laissé croire à une amélioration du système, notamment dans le domaine du soutien scolaire : tuteurs , un meilleur suivi des élèves , stages de remise à niveau pour les élèves en difficulté pendant les vacances scolaires sans pour autant évaluer les élèves après ces stages .Voilà de quoi séduire les associations de parents d'élèves qui d'ailleurs n'ont pas manqué de tomber dans le piège en votant la réforme au conseil supérieur de l'éducation . Reconnaissons qu'un syndicat enseignant s'est associé à eux : le SGEN-CFDT (vote semble t-il non partagé par la base !). Le pavé est tombé depuis peu dans la mare avec la publication d'un document qui devait rester confidentiel , adressé aux recteurs pour la préparation de la rentrée 2010.

Ce document confirme bien ce que les personnels enseignants avaient pressenti de longue date : la réforme n'est qu'un prétexte pour faire des économies (plusieurs milliers de postes d'enseignants supprimés en quelques années) mais au ministère , on a enrobé tout ça à la sauce "assistance aux élèves en difficulté" de quoi séduire l'opinion. Un "petit" sondage par-dessus et du coup on fait croire à l'opinion qu'une majorité de Français est favorable à la réforme des lycées (notons que parmi les sondés , beaucoup ne savent pas de quoi il s'agit !).

Enfin voilà , il est question d'augmenter les effectifs des classes , de supprimer encore des postes d'enseignants. Quelques mots sur cette réforme avec laquelle l'enseignement scientifique est massacré (réduction importante des horaires) , on saupoudre avec un enseignement MPS , vous savez , ce genre d'enseignement qui ressemble à des TPE (travaux personnels encadrés) au cours duquel nos élèves vont "faire" de l'interdisciplinarité (Maths-physique-svt) . Peut-être, cher lecteur, avez-vous entendu parler de ces TPE que certains élèves achètent sur Internet à d'autres élèves qui ont déjà fait tel ou tel TPE l'année précédente ou avant . Ce genre de document a même un prix qui peut être fonction de la note qui a été attribuée....Le procédé est encore plus rapide que le copier-coller ! Alors à quoi s'attendre avec cette nouveauté baptisée MPS ?

Des économies, disais-je : voilà la cerise sur le gâteau ! la mastérisation ! Pour enseigner , il faudra dorénavant étudier pendant une année supplémentaire, ce qui n'est pas forcément négatif ....mais attention: les nouveaux enseignants vont être jetés dans l'arène avec un horaire de 18 heures hebdomadaires sans formation pratique préalable. Ils auront un tuteur (pas très bien payé) pour les guider avec un détail...y aura t-il suffisamment d'enseignants expérimentés qui accepteront pour une bouchée de pain de voler au secours de ces nouveaux enseignants? Je n'insiste pas trop sur les zones difficiles (il y en a !) : comment faire pour gérer une classe difficile sans avoir été formé aux réalités du terrain ?
Un peu de bon sens permet de facilement comprendre qu'un cours , ça se prépare avant de l'enseigner .Les néo-enseignants devront-ils réduire leurs heures de sommeil pour pallier cette lourde charge pour un néophyte de devoir enseigner pendant 18 heures hebdomadaires?

Enfin, qu'en est-il de la prétendue égalité des chances que les différents gouvernements qui se sont succédés ont toujours affirmé vouloir défendre ?C'est l'effet inverse qui se produit depuis des années ! Comment se fait-il que les cours privés fleurissent depuis quelques années ? Certains penseront que l'école publique est à réformer de fond en comble. Réforme , réforme ....chaque ministre veut faire sa réforme : Claude Allègre , Gilles de Robien, Xavier Darcos (tiens, qu'est devenu ce fidèle poulain de Nicolas Sarkozy ?) , Luc Chatel ! Mais quelle réforme ? c'est trop souvent "n'importe quoi". La situation est grave , car à présent, cette école , qui a fait l'honneur de notre pays , est massacrée ! J'attends avec impatience que les partis politiques , Mouvement Démocrate , Parti socialiste.......s'associent à ce cri d'alarme.

On pourra lire l'article du journal "La Croix" sur la "future" formation des enseignants !

dimanche 11 avril 2010

Les Etats généraux de la sécurité à l'école

Les mercredi 7 et jeudi 8 avril se sont déroulés à la Sorbonne à Paris, à l'initiative du ministre de l'Education Nationale , Luc Chatel , les Etats généraux de la sécurité à l'école .
etatsgeneraux.pngAu cours de ces états généraux se sont succédés des séances plénières, des tables rondes et des ateliers thématiques . Luc Chatel a clôturé ces Etats généraux en présentant les cinq mesures qui vont être mises en place:
1-Des instruments pour mesurer efficacement la violence mais aussi le climat dans les établissements scolaires . Il s'agit notamment d'améliorer le système utilisé actuellement (Sivis)
2-La deuxième orientation, c'est de renforcer la formation des professeurs car ils sont trop souvent démunis face aux violences et aux conflits qu'ils ont à gérer. Il faut former les professeurs à la gestion du stress et à la gestion de situations de crise.
3-La troisième orientation consiste à renforcer le plan de sécurisation des établissements scolaires engagé à la rentrée 2009 . Cela devrait notamment se traduire par :
-un équipement des établissements scolaires de caméras de vidéosurveillance,
-l'installation de clôtures autour des collèges et lycées,
-intervention d'équipes mobiles de sécurité :Ces équipes mobiles seraient pluridisciplinaires (20 à 50 personnes par académie ) dirigées par un « conseiller sécurité » placé auprès du recteur. Les équipes de sécurité se verraient confier trois types de missions : informer et prévenir en amont pour réduire les tensions, intervenir immédiatement en cas d'incident grave, protéger les personnes et les biens par une présence continue. Un nouveau dispositif ( qui pourrait s'appeler "Collèges et lycées pour l'ambition l'innovation et la réussite" ou CLAIR) pourra être expérimenté à la rentrée 2010 dans une centaine d'établissements situés dans les académies les plus exposées à la violence, avant d'être généralisé en 2011.

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samedi 13 mars 2010

Education Nationale : une gestion uniquement comptable !


ecole2.jpgLes enseignants des collèges et lycées étaient en grève vendredi 12 mars. Certains penseront certainement que le corps enseignant est allergique à toute réforme dans l'Education Nationale. Notre école n'est-elle pas malade , ne faut-il pas la soigner ?

Un plâtre sur une jambe de bois comme cela a souvent été le cas par le passé : il est évident que cela ne peut convenir à personne , ni aux élèves , ni aux parents ,ni aux enseignants . Mais cette fois ,avec la réforme Chatel il ne s'agit pas de remède , mais d'un sabordage de l'Education Nationale . A coups de mensonges , de matraquage médiatique les instances du ministère de l'Education Nationale veulent faire croire à l'opinion qu'il s'agit de la réforme dont nous avons besoin . L'astuce : une meilleure orientation des élèves , davantage de prise en compte des difficultés des élèves........des mots , toujours des mots !

Dans les faits , des suppressions de postes (16000 postes à l'éducation nationale encore pour la rentrée 2010), une réduction drastique des personnels d'encadrement . Va t-on ainsi parvenir à réduire l'insécurité dans les établissements secondaires ? Le ministre propose de réunir des états généraux pour faire face à l'insécurité......des mots , toujours des mots !

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samedi 20 février 2010

La violence à l'école et le manque de moyens humains


Deux agressions ces dernières semaines qui témoignent des difficultés rencontrées en milieu scolaire . Un premier incident à proximité de Vitry-sur-Seine (Val de Marne) : agression au couteau d'un élève de 14 ans dans le lycée Adolphe-Chérioux . Lundi dernier , un autre incident au lycée Guillaume-Apollinaire de Thiais : un élève est blessé à coups de cutter .
Le ministre de l'Education Nationale , sans doute désemparé , annonce la tenue d' Etats généraux (c'est ce que font généralement nos responsables politiques lorsqu'ils ne savent plus à quel saint se vouer) , courant avril : Je réunirai, au début du mois d'avril rue de Grenelle au ministère, des Etats généraux de la sécurité à l'école parce qu'il faut qu'à un moment les représentants des collectivités locales, les sociologues, l'Observatoire de la délinquance, l'Observatoire de la violence à l'école, puissent plancher avec un peu de recul sur la question de la violence à l'école.
Que va t-on y décider ? Installer des portiques à l'entrée des établissements scolaires , autoriser la police à intervenir au sein de l'école ?
Cette question de la sécurité ne date pas d'aujourd'hui . Belles et vagues promesses se sont maintes fois succédées sans vraiment aboutir (article du journal Le Monde ou de Patrick Fauconnier "je me souviens ....")
On pourrait avoir tendance à penser que cela n'est pas surprenant dans une société dans laquelle on dénombre des actes de violence tous les jours . Certains , comme je l'ai vu écrit en commentaire sur certains blogs , lorsque ces actes se produisent en milieu scolaire, iront jusqu'à dire que ce sont les enseignants qui ne savent pas faire preuve d'autorité...!
Cette "belle " réforme qui va commencer à se mettre en place à la rentrée scolaire 2010 , les Etats généraux annoncés par le ministre vont-ils permettrent de mieux maîtriser cette violence à l'école ? Ou au contraire va t-on voir s'amplifier le phénomène, les évènements du type de ceux cités ci-dessous vont-ils avoir tendance à se généraliser , à être de plus en plus fréquents ?
La réponse n'est pas évidente , mais une chose est certaine : à force de réduire le personnel d'encadrement on peut difficilement s'attendre à une amélioration de la situation.
Voyons d'un peu plus près les chiffres :
-2004 : 50000 personnes pour assurer la <<surveillance>> dans les lycées et collèges
-2009 : 28000 personnes (à effectifs élèves pratiquement constants)
Cela représente une économie de 0,015% du PIB . A cette économie , pour l'Education Nationale , il faut ajouter 16000 suppressions de postes d'enseignants (30000 suppressions d'emplois publics). Au Mouvement Démocrate de François Bayrou , il semblerait qu'on a bien pris la mesure de la situation : le Mouvement Démocrate propose pour les élections régionales un «contrat lycées plus sûrs» pour financer 5 à 10 postes surveillants par lycée (selon la taille).
Notre ministre Luc Chatel n'hésite pas à lancer une campagne publicitaire dans laquelle il est question d'investissement pour l'Education . C'est certainement une façon de camoufler toutes les restrictions budgétaires dont est victime l'Education Nationale . Ne nous laissons pas duper , pour le gouvernement Sarkozy , l'Education n'est pas une priorité !

dimanche 31 janvier 2010

10000 manifestants à Paris pour défendre l'Education Nationale


10 000 selon les syndicats, 8 000 selon la police ont répondu à l'appel de plusieurs organisations en participant à cette manifestation nationale dans les rues de Paris le samedi 30 janvier.
Les raisons de la manifestation :

-Des suppressions de postes par dizaines de milliers à l'Education Nationale : 50000 postes ont été supprimés depuis 2007.

-La réforme de la formation des enseignants (masterisation) : un véritable casse tête ! A peine reçu au concours , l'enseignant se retrouvera à plein temps (18h) devant les élèves quasiment sans formation pédagogique.Pour être plus précis ,l'enseignant sera "en responsabilité" devant la classe en présence d'un enseignant tuteur. Le tuteur devra, lui, être remplacé (dans ses classes) par un TZR (titulaire sur zone de remplacement) ou un contractuel certainement s'il n'y a pas de TZR de disponible .

-la réforme du lycée , dont beaucoup pensent que la volonté première du ministère de l'Education Nationale est de supprimer des postes d'enseignants. Cette réforme se traduira par :

  • de nouvelles prérogatives accordées au Conseil Pédagogique , instance dont les membres seront désignés par le chef d'établissement . On peut s'attendre à un recul de la liberté pédagogique des enseignants d'une part et nul doute que cela se traduira par des empoignades entre enseignants soucieux de "défendre" leur discipline (diviser pour régner !)
  • une autonomie accrue des établissements qui laissera à l'initiative locale une part importante des heures d'enseignement, impliquera une multiplication des disparités entre les lycées.

-Au collège, le passage automatique dans la classe supérieure deviendra la règle absolue, dépouillant ainsi les conseils de classe de toutes prérogatives. On en devine aisément les effets néfastes.

Elèves (FIDL) et les syndicats enseignants du second degré demandent le retrait de la réforme Chatel .

vendredi 22 janvier 2010

Une exploitation malsaine des sondages


Le ministère de l'Education Nationale a chargé dernièrement le CSA d'un sondage à propos de la réforme des lycées , réforme qui prendrait effet à la rentrée scolaire 2010 en classe de seconde. Quel peut être l'intérêt d'un tel sondage ? De celui-ci , la presse a essentiellement retenu un chiffre : 76 % des Français sont favorables à la réforme des lycées.

Je ne retiendrai quelques questions posées au cours de ce sondage :

1-QUESTION – Aujourd’hui, une réforme du lycée est à l’étude. En avez-vous entendu parler ?

60 % des sondés ( 1007 personnes) répondent "oui" et 40 % répondent "non". Le sondage permet d'affiner la question , car on apprend que sur ces 60 % , près de la moitié (44%) ne savent pas de quoi il s'agit !

2-QUESTION – Pour chacune des mesures suivantes contenues dans la réforme du lycée, diriez-vous que c’est une très bonne chose, une assez bonne chose, une assez mauvaise chose ou une très mauvaise chose ?

Les "mesures suivantes" qui font l'objet de la question sont :
-la remise à niveau pendant l'année scolaire
-l'accompagnement personnalisé
-mise en place d'un tutorat pour l'orientation
-groupes de compétences en langues dont la taille serait adaptée au niveau des élèves
-certains enseignements communs à toutes les classes quelle que soit la série (ES,L,S)
-Rendre obligatoire un enseignement d’économie pour tous les élèves de seconde
-questions relatives à l'enseignement de l'histoire-géographie
Plus de 80 % des français adhèrent à certaines mesures : remise à niveau, accompagnement , tutorat .Comment pourrait-il en être autrement ? Quels parents ne souhaiteraient pas que leurs enfants soient bien orientés , aidés si besoin est ?........
Je précise que l'on ne sait pas encore comment seront appliquées certaines de ces mesures . De plus ,quel intérêt à poser ce genre de question à des personnes qui ne savent pas de quoi il s'agit ?

3-QUESTION – Au final, diriez-vous que vous êtes tout à fait favorable, plutôt favorable, plutôt opposé ou tout à fait opposé à cette réforme du lycée ? 76 % des Français y sont favorables (chiffre habituellement retenu par les médias) , 20 % y sont opposés et 4% ne se prononcent pas .

Quel est l'intérêt d'un tel sondage ? aucun . Le SNALC (Syndicat National des Lycées et Collèges) qualifie ce sondage "d'entourloupe" .Il s'agit bien ici d'une manipulation de l'opinion : elle n'est pas à l'honneur de ceux qui nous gouvernent et qui ont commandé le sondage .

dimanche 29 novembre 2009

Réforme Chatel : la poudre aux yeux !!

Le ministre a fait connaître récemment une partie de sa réforme (Téléchargement sur le site du ministère en cliquant ici) . Comme d'habitude , un vocabulaire très communicatif , des "slogans" qui ne peuvent qu'emporter l'adhésion de tous :

1-l'orientation scolaire :

  • Une orientation plus progressive
  • Une orientation plus ouverte
  • Une orientation plus juste

Qui peut être défavorable à de telles perspectives ? personne !

2-L'accompagnement , ou l'aide individualisée :

  • Un accompagnement personnalisé
  • Plus d'initiatives et de responsabilités

Qui peut y être opposé ? personne

3-Langues étrangères, culture

  • Un lycée qui favorise l'apprentissage des langues étrangères
  • Un lycée qui favorise l'accès à la culture
  • Un lycée qui favorise la responsabilisation des lycéens

Très bien . Comment y être défavorable ?

Des mots , des mots ........la chanson est bien connue ! Mais globalement , la réforme se traduit par une réduction des horaires des disciplines , même de langues, alors qu'au ministère on annonce une revalorisation de l'enseignement des langues.

La réforme prendra effet en classe de seconde dès la rentrée 2010 . Les deux grandes nouveautés

-un accompagnement personnalisé à raison de deux heures hebdomadaires

-un enseignement d'exploration , une heure trente par semaine

Que penser de l'accompagnement personnalisé ? une sorte de fourre-tout , dans lequel on mettra de l'aide individualisée , du tutorat et de l'aide à l'orientation . Dans quelles conditions sera t-il pratiqué ? Cela reste vague pour le moment.

Notons que la réduction des horaires par discipline nécessite une redéfinition des programmes . Ceux-ci seront-ils clairement énoncés pour la classe de seconde à la rentrée 2010 ?

Il n'est pas précisé , dans le texte de la réforme , que 16000 postes devraient être supprimés à l'Education Nationale à la rentrée prochaine . Sur le terrain, qu'est-ce que cela signifie dans la mesure où l'effectif d'élèves sera pratiquement le même à la rentrée 2010 qu' à la rentrée 2009 ? La réponse est évidente : les effectifs des classes ne peuvent qu'augmenter (35 à 38 élèves par classe ?) A part cela , au ministère , on feint de se soucier de la réussite des élèves , des plus faibles notamment (on va tout faire pour les aider !).

Chaque fois qu'une réforme est avancée , on retrouve le refrain "une école plus juste , une école plus égalitaire ...." . Qu'en est-il exactement au travers de toutes les réformes qui ont été engagées ? Dans les faits , nous avons une école qui devient de plus en plus inégalitaire...

Franchement , soyons sérieux , faut-il croire à tous ces voeux , ces volontés affichés par notre ministre ? On dira , que les enseignants sont systématiquement opposés à toute réforme ! Comment ne pas l'être quand, en haut lieu , le souci majeur de nos gouvernants est de faire des économies budgétaires. Monsieur Chatel : nous ne sommes pas dupes !

Le mensonge permanent

Les enseignants étaient en grève le mardi 24 novembre (20 % de grévistes selon le ministère , 40 à 50 % selon les organisations syndicales). Elèves et enseignants dénonçaient les 16000 suppressions de poste prévues à l'Education Nationale à la rentrée prochaine. Luc Chatel , le ministre sur RTL mardi matin a affirmé qu'il n'était pas question de revenir sur les suppressions de postes. "Cette politique nous permet de mettre en place la revalorisation financière des enseignants, qui est très attendue", a souligné le ministre de l'Education nationale. Il a même laissé entendre que le gouvernement ne s'arrêterait pas là et qu'il y aura encore des suppressions de postes en 2011. "Le président de la République n'a m'a pas demandé et n'a pas annoncé qu'il allait revenir sur sa politique du non-renouvellement d'un fonctionnaire sur deux."

Comme je l'indiquais dans un précédent article, ces suppressions de postes se feront à effectifs élèves constants et il faudra donc s'attendre à une augmentation des effectifs par classe. Prétexter que ces suppressions de postes allaient de pair avec une revalorisation des enseignants semble relever du mensonge . Sont exclus de cette revalorisation tous les collègues recrutés avant 2005 , c'est à dire l'écrasante majorité des professeurs. En dehors d'une augmentation de salaire résultant de la suppression des deux premiers échelons pour tous les nouveaux recrutés, justifiée par une année d'études supplémentaires, le reste des propositions de revalorisation ne consiste qu'en un relèvement insignifiant de la grille indiciaire : de 35 euros nets mensuels à 15 euros entre les échelons quatre à six (11 échelons en tout) , dont sont exclus les professeurs agrégés.

Que ce soit pour la réforme des lycées ou la revalorisation des enseignants , les spécialistes du ministère sont effectivement experts de l'utilisation des médias........que d'effets d'annonce

lundi 30 mars 2009

Le soutien scolaire : un pis aller ?

 

Le soutien scolaire a bonne presse . Il est pratiqué en collège , à l'école primaire .Il est pratiqué occasionnellement  , parfois bénévolement , par certains enseignants . Un soutien scolaire officialisé : cela faisait partie des innovations de la réforme Darcos sur le lycée .

L'école : "ascenseur social" , "venir en aide aux élèves en difficulté" , voilà un vocable qui ne peut qu'avoir l'adhésion du plus grand nombre ! Donc , félicitations aux "penseurs" de l'Education Nationale , félicitations à Xavier Darcos pour ses réformes .Tout le monde sait qu'à l'heure actuelle , les sociétés de cours privés fleurissent sur le marché . Quant à penser que l'Education Nationale fait mal son travail , on n'en est pas très loin !

Que proposait exactement Xavier Darcos dans la réforme du lycée ? Réduire l'horaire d'enseignement actuel de façon à dégager du temps pour le soutien scolaire . "Venir en aide aux élèves en difficulté " , l'intention est louable . Qu'en est-il dans la pratique ?

 

1-le soutien scolaire : à quel moment de la journée ?

Parmi les possibilités envisagées : le mercredi matin , le samedi matin lorsqu'il n'y a pas de cours ? ou dans la journée pendant la pause de midi , ou le soir après les cours , ou le matin avant les cours ?

Après ou avant les cours ? les élèves concernés verraient leur journée allongée . Pendant la pause de midi ? Ne serait-ce pas priver les élèves d'un temps de détente légitime ?

 

2-Les RASED (Réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté), qu'est-ce que c'est ?

Ils ont pour mission de fournir des aides spécialisées à des élèves en difficulté dans les classes ordinaires des écoles primaires, à la demande des enseignants de ces classes, dans ces classes ou hors de ces classes.
Ils comprennent des enseignants spécialisés chargés des aides à dominante pédagogique, les "maîtres E" (difficultés d'apprentissage), des enseignants spécialisés chargés des aides à dominante rééducative, les "maîtres G" (difficultés d'adaptation à l'école), et des psychologues scolaires.

La disparition des RASED est programmée , contre l'avis des Inspecteurs de l'Education Nationale , des associations de parents d'élèves et des syndicats d'enseignants. N'est-ce pas en contradiction avec cette volonté affichée de venir en aide aux élèves en difficultés ? N'y a t-il pas en arrière plan une volonté d'économies financières ?

 

3-La pratique actuelle : du soutien est déjà mis en place dans le primaire et les collèges . Des élèves peuvent suivre des cours de mise à niveau pendant les vacances . Que constate t-on ?........ce ne sont pas en général les élèves qui sont le plus en difficulté qui profitent de ce soutien . Cela permet certes , entre autre ,à des enseignants de profiter d'heures supplémentaires non imposables . Ces mêmes enseignants reconnaissent que le dispositif mis en place manque d'efficacité .

 

4-La tarte à la crème ? Confusions

Comment ne pas adhérer à cette idée de venir en aide au plus faible ? En premier lieu évitons les confusions : il ne faut pas confondre "difficulté ponctuelle" (sur une notion) et "enfant en difficulté" .A la difficulté ponctuelle , il est facile de remédier par quelques explications supplémentaires à l'élève concerné . Mais l'enfant en difficulté , lui , doit être pris en charge par des maîtres spécialisés (membres de RASED par exemple) , et plus tôt ce sera dans sa scolarité , plus ce sera efficace .

 

Depuis de nombreuses années , la politique à l'Education Nationale , ne consiste t-elle pas à mettre un emplâtre sur une jambe de bois ?Les élèves s'ennuient en classe, nous dit-on . Comment peut-il en être autrement quand on sait que beaucoup d'élèves passent dans la classe supérieure alors qu'ils n'ont pas acquis les connaissances antérieures indispensables ?La fin de la fuite en avant : pour quand ?Quelles sont les véritables causes de l'échec scolaire ?