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Mot-clé - Réforme

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samedi 19 juin 2010

Une rentrée scolaire 2010 qui sera certainement difficile !

ecoledanger.jpgL'année scolaire 2010-2011 verra la mise en place de la réforme des lycées en classe de seconde . Nos autorités , à coup de médias interposés, ont laissé croire à une amélioration du système, notamment dans le domaine du soutien scolaire : tuteurs , un meilleur suivi des élèves , stages de remise à niveau pour les élèves en difficulté pendant les vacances scolaires sans pour autant évaluer les élèves après ces stages .Voilà de quoi séduire les associations de parents d'élèves qui d'ailleurs n'ont pas manqué de tomber dans le piège en votant la réforme au conseil supérieur de l'éducation . Reconnaissons qu'un syndicat enseignant s'est associé à eux : le SGEN-CFDT (vote semble t-il non partagé par la base !). Le pavé est tombé depuis peu dans la mare avec la publication d'un document qui devait rester confidentiel , adressé aux recteurs pour la préparation de la rentrée 2010.

Ce document confirme bien ce que les personnels enseignants avaient pressenti de longue date : la réforme n'est qu'un prétexte pour faire des économies (plusieurs milliers de postes d'enseignants supprimés en quelques années) mais au ministère , on a enrobé tout ça à la sauce "assistance aux élèves en difficulté" de quoi séduire l'opinion. Un "petit" sondage par-dessus et du coup on fait croire à l'opinion qu'une majorité de Français est favorable à la réforme des lycées (notons que parmi les sondés , beaucoup ne savent pas de quoi il s'agit !).

Enfin voilà , il est question d'augmenter les effectifs des classes , de supprimer encore des postes d'enseignants. Quelques mots sur cette réforme avec laquelle l'enseignement scientifique est massacré (réduction importante des horaires) , on saupoudre avec un enseignement MPS , vous savez , ce genre d'enseignement qui ressemble à des TPE (travaux personnels encadrés) au cours duquel nos élèves vont "faire" de l'interdisciplinarité (Maths-physique-svt) . Peut-être, cher lecteur, avez-vous entendu parler de ces TPE que certains élèves achètent sur Internet à d'autres élèves qui ont déjà fait tel ou tel TPE l'année précédente ou avant . Ce genre de document a même un prix qui peut être fonction de la note qui a été attribuée....Le procédé est encore plus rapide que le copier-coller ! Alors à quoi s'attendre avec cette nouveauté baptisée MPS ?

Des économies, disais-je : voilà la cerise sur le gâteau ! la mastérisation ! Pour enseigner , il faudra dorénavant étudier pendant une année supplémentaire, ce qui n'est pas forcément négatif ....mais attention: les nouveaux enseignants vont être jetés dans l'arène avec un horaire de 18 heures hebdomadaires sans formation pratique préalable. Ils auront un tuteur (pas très bien payé) pour les guider avec un détail...y aura t-il suffisamment d'enseignants expérimentés qui accepteront pour une bouchée de pain de voler au secours de ces nouveaux enseignants? Je n'insiste pas trop sur les zones difficiles (il y en a !) : comment faire pour gérer une classe difficile sans avoir été formé aux réalités du terrain ?
Un peu de bon sens permet de facilement comprendre qu'un cours , ça se prépare avant de l'enseigner .Les néo-enseignants devront-ils réduire leurs heures de sommeil pour pallier cette lourde charge pour un néophyte de devoir enseigner pendant 18 heures hebdomadaires?

Enfin, qu'en est-il de la prétendue égalité des chances que les différents gouvernements qui se sont succédés ont toujours affirmé vouloir défendre ?C'est l'effet inverse qui se produit depuis des années ! Comment se fait-il que les cours privés fleurissent depuis quelques années ? Certains penseront que l'école publique est à réformer de fond en comble. Réforme , réforme ....chaque ministre veut faire sa réforme : Claude Allègre , Gilles de Robien, Xavier Darcos (tiens, qu'est devenu ce fidèle poulain de Nicolas Sarkozy ?) , Luc Chatel ! Mais quelle réforme ? c'est trop souvent "n'importe quoi". La situation est grave , car à présent, cette école , qui a fait l'honneur de notre pays , est massacrée ! J'attends avec impatience que les partis politiques , Mouvement Démocrate , Parti socialiste.......s'associent à ce cri d'alarme.

On pourra lire l'article du journal "La Croix" sur la "future" formation des enseignants !

samedi 13 mars 2010

Education Nationale : une gestion uniquement comptable !


ecole2.jpgLes enseignants des collèges et lycées étaient en grève vendredi 12 mars. Certains penseront certainement que le corps enseignant est allergique à toute réforme dans l'Education Nationale. Notre école n'est-elle pas malade , ne faut-il pas la soigner ?

Un plâtre sur une jambe de bois comme cela a souvent été le cas par le passé : il est évident que cela ne peut convenir à personne , ni aux élèves , ni aux parents ,ni aux enseignants . Mais cette fois ,avec la réforme Chatel il ne s'agit pas de remède , mais d'un sabordage de l'Education Nationale . A coups de mensonges , de matraquage médiatique les instances du ministère de l'Education Nationale veulent faire croire à l'opinion qu'il s'agit de la réforme dont nous avons besoin . L'astuce : une meilleure orientation des élèves , davantage de prise en compte des difficultés des élèves........des mots , toujours des mots !

Dans les faits , des suppressions de postes (16000 postes à l'éducation nationale encore pour la rentrée 2010), une réduction drastique des personnels d'encadrement . Va t-on ainsi parvenir à réduire l'insécurité dans les établissements secondaires ? Le ministre propose de réunir des états généraux pour faire face à l'insécurité......des mots , toujours des mots !

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samedi 20 février 2010

La violence à l'école et le manque de moyens humains


Deux agressions ces dernières semaines qui témoignent des difficultés rencontrées en milieu scolaire . Un premier incident à proximité de Vitry-sur-Seine (Val de Marne) : agression au couteau d'un élève de 14 ans dans le lycée Adolphe-Chérioux . Lundi dernier , un autre incident au lycée Guillaume-Apollinaire de Thiais : un élève est blessé à coups de cutter .
Le ministre de l'Education Nationale , sans doute désemparé , annonce la tenue d' Etats généraux (c'est ce que font généralement nos responsables politiques lorsqu'ils ne savent plus à quel saint se vouer) , courant avril : Je réunirai, au début du mois d'avril rue de Grenelle au ministère, des Etats généraux de la sécurité à l'école parce qu'il faut qu'à un moment les représentants des collectivités locales, les sociologues, l'Observatoire de la délinquance, l'Observatoire de la violence à l'école, puissent plancher avec un peu de recul sur la question de la violence à l'école.
Que va t-on y décider ? Installer des portiques à l'entrée des établissements scolaires , autoriser la police à intervenir au sein de l'école ?
Cette question de la sécurité ne date pas d'aujourd'hui . Belles et vagues promesses se sont maintes fois succédées sans vraiment aboutir (article du journal Le Monde ou de Patrick Fauconnier "je me souviens ....")
On pourrait avoir tendance à penser que cela n'est pas surprenant dans une société dans laquelle on dénombre des actes de violence tous les jours . Certains , comme je l'ai vu écrit en commentaire sur certains blogs , lorsque ces actes se produisent en milieu scolaire, iront jusqu'à dire que ce sont les enseignants qui ne savent pas faire preuve d'autorité...!
Cette "belle " réforme qui va commencer à se mettre en place à la rentrée scolaire 2010 , les Etats généraux annoncés par le ministre vont-ils permettrent de mieux maîtriser cette violence à l'école ? Ou au contraire va t-on voir s'amplifier le phénomène, les évènements du type de ceux cités ci-dessous vont-ils avoir tendance à se généraliser , à être de plus en plus fréquents ?
La réponse n'est pas évidente , mais une chose est certaine : à force de réduire le personnel d'encadrement on peut difficilement s'attendre à une amélioration de la situation.
Voyons d'un peu plus près les chiffres :
-2004 : 50000 personnes pour assurer la <<surveillance>> dans les lycées et collèges
-2009 : 28000 personnes (à effectifs élèves pratiquement constants)
Cela représente une économie de 0,015% du PIB . A cette économie , pour l'Education Nationale , il faut ajouter 16000 suppressions de postes d'enseignants (30000 suppressions d'emplois publics). Au Mouvement Démocrate de François Bayrou , il semblerait qu'on a bien pris la mesure de la situation : le Mouvement Démocrate propose pour les élections régionales un «contrat lycées plus sûrs» pour financer 5 à 10 postes surveillants par lycée (selon la taille).
Notre ministre Luc Chatel n'hésite pas à lancer une campagne publicitaire dans laquelle il est question d'investissement pour l'Education . C'est certainement une façon de camoufler toutes les restrictions budgétaires dont est victime l'Education Nationale . Ne nous laissons pas duper , pour le gouvernement Sarkozy , l'Education n'est pas une priorité !

dimanche 31 janvier 2010

10000 manifestants à Paris pour défendre l'Education Nationale


10 000 selon les syndicats, 8 000 selon la police ont répondu à l'appel de plusieurs organisations en participant à cette manifestation nationale dans les rues de Paris le samedi 30 janvier.
Les raisons de la manifestation :

-Des suppressions de postes par dizaines de milliers à l'Education Nationale : 50000 postes ont été supprimés depuis 2007.

-La réforme de la formation des enseignants (masterisation) : un véritable casse tête ! A peine reçu au concours , l'enseignant se retrouvera à plein temps (18h) devant les élèves quasiment sans formation pédagogique.Pour être plus précis ,l'enseignant sera "en responsabilité" devant la classe en présence d'un enseignant tuteur. Le tuteur devra, lui, être remplacé (dans ses classes) par un TZR (titulaire sur zone de remplacement) ou un contractuel certainement s'il n'y a pas de TZR de disponible .

-la réforme du lycée , dont beaucoup pensent que la volonté première du ministère de l'Education Nationale est de supprimer des postes d'enseignants. Cette réforme se traduira par :

  • de nouvelles prérogatives accordées au Conseil Pédagogique , instance dont les membres seront désignés par le chef d'établissement . On peut s'attendre à un recul de la liberté pédagogique des enseignants d'une part et nul doute que cela se traduira par des empoignades entre enseignants soucieux de "défendre" leur discipline (diviser pour régner !)
  • une autonomie accrue des établissements qui laissera à l'initiative locale une part importante des heures d'enseignement, impliquera une multiplication des disparités entre les lycées.

-Au collège, le passage automatique dans la classe supérieure deviendra la règle absolue, dépouillant ainsi les conseils de classe de toutes prérogatives. On en devine aisément les effets néfastes.

Elèves (FIDL) et les syndicats enseignants du second degré demandent le retrait de la réforme Chatel .

dimanche 29 novembre 2009

Réforme Chatel : la poudre aux yeux !!

Le ministre a fait connaître récemment une partie de sa réforme (Téléchargement sur le site du ministère en cliquant ici) . Comme d'habitude , un vocabulaire très communicatif , des "slogans" qui ne peuvent qu'emporter l'adhésion de tous :

1-l'orientation scolaire :

  • Une orientation plus progressive
  • Une orientation plus ouverte
  • Une orientation plus juste

Qui peut être défavorable à de telles perspectives ? personne !

2-L'accompagnement , ou l'aide individualisée :

  • Un accompagnement personnalisé
  • Plus d'initiatives et de responsabilités

Qui peut y être opposé ? personne

3-Langues étrangères, culture

  • Un lycée qui favorise l'apprentissage des langues étrangères
  • Un lycée qui favorise l'accès à la culture
  • Un lycée qui favorise la responsabilisation des lycéens

Très bien . Comment y être défavorable ?

Des mots , des mots ........la chanson est bien connue ! Mais globalement , la réforme se traduit par une réduction des horaires des disciplines , même de langues, alors qu'au ministère on annonce une revalorisation de l'enseignement des langues.

La réforme prendra effet en classe de seconde dès la rentrée 2010 . Les deux grandes nouveautés

-un accompagnement personnalisé à raison de deux heures hebdomadaires

-un enseignement d'exploration , une heure trente par semaine

Que penser de l'accompagnement personnalisé ? une sorte de fourre-tout , dans lequel on mettra de l'aide individualisée , du tutorat et de l'aide à l'orientation . Dans quelles conditions sera t-il pratiqué ? Cela reste vague pour le moment.

Notons que la réduction des horaires par discipline nécessite une redéfinition des programmes . Ceux-ci seront-ils clairement énoncés pour la classe de seconde à la rentrée 2010 ?

Il n'est pas précisé , dans le texte de la réforme , que 16000 postes devraient être supprimés à l'Education Nationale à la rentrée prochaine . Sur le terrain, qu'est-ce que cela signifie dans la mesure où l'effectif d'élèves sera pratiquement le même à la rentrée 2010 qu' à la rentrée 2009 ? La réponse est évidente : les effectifs des classes ne peuvent qu'augmenter (35 à 38 élèves par classe ?) A part cela , au ministère , on feint de se soucier de la réussite des élèves , des plus faibles notamment (on va tout faire pour les aider !).

Chaque fois qu'une réforme est avancée , on retrouve le refrain "une école plus juste , une école plus égalitaire ...." . Qu'en est-il exactement au travers de toutes les réformes qui ont été engagées ? Dans les faits , nous avons une école qui devient de plus en plus inégalitaire...

Franchement , soyons sérieux , faut-il croire à tous ces voeux , ces volontés affichés par notre ministre ? On dira , que les enseignants sont systématiquement opposés à toute réforme ! Comment ne pas l'être quand, en haut lieu , le souci majeur de nos gouvernants est de faire des économies budgétaires. Monsieur Chatel : nous ne sommes pas dupes !

Le mensonge permanent

Les enseignants étaient en grève le mardi 24 novembre (20 % de grévistes selon le ministère , 40 à 50 % selon les organisations syndicales). Elèves et enseignants dénonçaient les 16000 suppressions de poste prévues à l'Education Nationale à la rentrée prochaine. Luc Chatel , le ministre sur RTL mardi matin a affirmé qu'il n'était pas question de revenir sur les suppressions de postes. "Cette politique nous permet de mettre en place la revalorisation financière des enseignants, qui est très attendue", a souligné le ministre de l'Education nationale. Il a même laissé entendre que le gouvernement ne s'arrêterait pas là et qu'il y aura encore des suppressions de postes en 2011. "Le président de la République n'a m'a pas demandé et n'a pas annoncé qu'il allait revenir sur sa politique du non-renouvellement d'un fonctionnaire sur deux."

Comme je l'indiquais dans un précédent article, ces suppressions de postes se feront à effectifs élèves constants et il faudra donc s'attendre à une augmentation des effectifs par classe. Prétexter que ces suppressions de postes allaient de pair avec une revalorisation des enseignants semble relever du mensonge . Sont exclus de cette revalorisation tous les collègues recrutés avant 2005 , c'est à dire l'écrasante majorité des professeurs. En dehors d'une augmentation de salaire résultant de la suppression des deux premiers échelons pour tous les nouveaux recrutés, justifiée par une année d'études supplémentaires, le reste des propositions de revalorisation ne consiste qu'en un relèvement insignifiant de la grille indiciaire : de 35 euros nets mensuels à 15 euros entre les échelons quatre à six (11 échelons en tout) , dont sont exclus les professeurs agrégés.

Que ce soit pour la réforme des lycées ou la revalorisation des enseignants , les spécialistes du ministère sont effectivement experts de l'utilisation des médias........que d'effets d'annonce