« Le plan sciences » : toutes les propositions du ministre sont-elles à mettre à la poubelle ? Non certainement pas ! Développer le goût des sciences et technologies au collège, préparer et encourager les vocations scientifiques au lycée. Qui n’adhérerait pas à de telles intentions ? Sans doute les professeurs qui enseignent la physique-chimie , les sciences du vivant , les mathématiques n’y avaient-ils pas pensé ! Que peut faire un professeur scientifique dans son enseignement quotidien si ce n’est d’encourager ses élèves à aimer les sciences ? Faire expérimenter les élèves : n’est-ce pas ce que font les professeurs pendant les séances de travaux pratiques ?
Oui , mais ……dans quelles conditions ? Combien d’élèves en collège souvent dans un groupe de travaux pratiques , avec quel matériel (des tables et des chaises de jardin comme cela m’a été rapporté par un collègue ) ?
Avec la réforme des lycées , réduction des horaires d’enseignement scientifique en classe de seconde et en classe de première . Veut-on nous faire croire qu’on se soucie en haut lieu de l’enseignement scientifique en France ?
Bientôt un an d’expérience après la réforme de la classe de seconde en lycée : un enseignement scientifique avec des manuels « imbuvables » pour des élèves en classe de détermination , bien trop complexes, qui ressemblent plus à une revue spécialisée qu’à des livres de cours . Des manuels qui peuvent paraître être dans l’air du temps , mais qui incitent davantage à la dispersion qu’à la concentration, à l’assimilation des bases de l’enseignement scientifique.Que dire de ces manuels que les auteurs ont dû rédiger à la hâte avec les contraintes de l’esprit du programme « touche-à-tout » , un esprit destiné plus à séduire l’opinion qu’à contribuer à la formation des élèves.

Que l’on insiste sur le côté expérimental dans des disciplines comme les sciences physiques ou les sciences du vivant , c’est sans aucun doute très bien . Encore faut-il que l’expérimentation puisse être comprise par les élèves qui la pratiquent. Je doute qu’il en soit ainsi dans la nouvelle discipline MPS mise en place à la rentrée 2010. Des travaux pratiques avec 20 élèves, avec des expériences que ne peuvent comprendre que difficilement les élèves qui n’ont pas le niveau scientifique nécessaire , ce n’est certainement pas de cette façon que l’on peut attirer les élèves vers les sciences. Alors, ces « fumées » de Luc Chatel permettront-elles de répondre au cri d’alarme de nos scientifiques ?

J’adhère à ce que nous dit Jacqueline Gourault chargée de l’enseignement au sein du shadow cabinet du Mouvement Démocrate : « il s'agit de donner des objectifs simples pour préparer l'école de demain et non d'annoncer chaque jour de nouvelles mesures qui ne sont en réalité que des retouches »