4-La quatrième orientation est de responsabiliser les acteurs et de redonner du sens aux sanctions pour mieux faire respecter les règles du vivre ensemble . Le discours du ministre à ce sujet est plein de bonnes intentions:<< réapprendre aux élèves les usages qui forment le savoir-vivre : se lever en présence d'un adulte ; ne pas couper la parole et la demander en levant le doigt ; se ranger et faire silence avant d'entrer en cours ; adopter le registre de langue adapté à la situation ; vouvoyer le professeur et l'élève ; rendre à l'exclusion de la classe ou de l'établissement son caractère exceptionnel ; renforcer la place des travaux d'intérêt général dans l'échelle des sanctions >>
5-La cinquième orientation consiste à engager des actions ciblées dans les établissements les plus exposés à la violence.

Ces états généraux ont rassemblé l’ensemble de la communauté éducative élargie à ses principaux partenaires : ministres, élus, cadres de l’Éducation nationale, inspecteurs, chefs d’établissement, professeurs, acteurs associatifs ou représentants des personnels, des parents et des élèves. Ils ont été préparés avec l’éclairage d’un conseil scientifique présidé par Éric Debarbieux. Ce conseil est composé de chercheurs et d’experts français et internationaux. 600 personnes ont participé aux séances plénières, aux tables rondes et aux ateliers.
On peut s'étonner avec le Snalc , syndicat enseignant , de la composition de ce conseil scientifique :<<d'un côté une Aristocratie administrative composée de hauts fonctionnaires totalement coupés d'une réalité de terrain qu'ils n'ont de toute façon jamais connue, et de l'autre un haut-clergé pédagogiste, composé des pires sociologues et autres experts ès sciences de l'éducation et dont la principale ambition est le maintien du statu quo>>. En somme une sous-représentation du Tiers Etat avec ses professeurs et ses élèves .

Sans doute n'y aura t-il pas lieu d'être surpris que ces Etats généraux auront l'effet d'un coup d'épée dans l'eau. Ils permettent néanmoins encore une fois au gouvernement de jouer sur les effets de communication en mettant en avant la politique sécuritaire qui lui est si chère . Nous en connaissons déjà les effets.
Ainsi , on prétend vouloir donner aux professeurs une formation (comment , combien d'heures ?) pour leur apprendre à gérer les situations de stress , les classes difficiles alors que dorénavant les jeunes professeurs seront "jetés" dans les classes sans formation préalable , alors qu'il n'est pas question de revenir sur les 15000 postes d'enseignants qui sont supprimés chaque année et depuis plusieurs années. A titre de comparaison au niveau du coût , Luc Ferry nous dit sur France Inter que supprimer 15000 postes coûte 400 milliards d'euros alors que par ailleurs la suppression de la publicité à la télévision correspond à une perte de recettes de 1 milliard d'euros , la défiscalisation des heures supplémentaires coûte 3,5 milliards d'euros !
Luc Ferry nous dit également dans les vidéos qui suivent qu'on s'attaque aux effets au lieu de s'attaquer aux causes ,la cause principale étant pour beaucoup d'élèves l'ennui.


Oui , il faut revaloriser l'enseignement professionnel et avec le Snalc je suis convaincu qu'il faut en finir avec le collège unique .

Mais revenons sur les mesures qui vont être mises en place suite à ces Etats généraux : la question des sanctions :<<redonner un sens aux sanctions>>.C'est un sujet difficile pour les professeurs : comment adapter la sanction à la gravité de la faute ?
Certains lecteurs auront peut-être quelques difficultés à me croire : que faire avec des élèves qui sont insensibles à toute forme de sanction ? La retenue en est un exemple .Certes ce n'est pas forcément la meilleure mesure à prendre dans un premier temps , mais après avoir essayé le dialogue , puis la fermeté .... lorsque rien ne "marche" que faut-il faire ?
Autre cas :que faut-il faire lorsque vous avez en classe un élève qui passe son temps à dormir et qui manifestement <<se fiche et contre-fiche >>de tout ce que l'on peut lui dire ?.
Est-ce le rôle d'un élève d'indiquer à son professeur comment il doit enseigner ?Que faire avec des élèves qui estiment avoir tous les droits ,mais qui ignorent leurs devoirs , des élèves qui n'acceptent aucune remarque ou réprimande d'où qu'elle vienne ?
Oui, la gestion d'une classe , ce n'est pas seulement faire barrage aux élèves qui voudraient "jouer du couteau" , ce qui est quand même relativement rare fort heureusement . Gérer une classe , c'est faire face à de petites violences du quotidien , cela peut être notamment , simplement , dans certaines classes , demander "x" fois le silence de façon à pouvoir transmettre un savoir dans les meilleures conditions.
L'Hérétique attire notre attention sur son blog sur un point qui aurait pu nous échapper à propos des sanctions : s'il faut maintenir les délinquants dans les collèges , il n'y aura pas lieu d'être surpris que les parents qui le peuvent et qui souhaitent le mieux pour leurs enfants n'hésiteront pas à les mettre dans l'enseignement privé . Y a t-il lieu d'être surpris aujourd'hui de l' essor de l'enseignement privé et du recours à toutes sortes de cours particuliers ?
Certains et certainement y en a t-il parmi nos gouvernants , nos dirigeants, voudraient faire des enseignants des "nounous" (les "nounous" sont certes en général très sympathiques ) à Bac + 5 (la crise de vocation d'enseignants du second degré est de l'ordre de - 15 % par an actuellement) : est-cela qu'on attend de l'école pour demain ? Les réformes en cours nous mettent sur ce chemin .
D'autres ont la prétention de dire aux enseignants comment ils ont à enseigner : ce n'est certes pas un problème d'élèves difficiles , mais cette ambiance ne contribue t-elle pas à l'affaiblissement de l'autorité des enseignants ? Lorsque le patient est chez le médecin , est-ce lui qui dicte l'ordonnance au médecin ?

Sans doute , même si au cours de ces Etats généraux, les échanges ont été intéressants , le résultat ne sera finalement qu'un coup de plus pour rien ! Pseudo-bonnes intentions et démagogie !