Deux agressions ces dernières semaines qui témoignent des difficultés rencontrées en milieu scolaire . Un premier incident à proximité de Vitry-sur-Seine (Val de Marne) : agression au couteau d'un élève de 14 ans dans le lycée Adolphe-Chérioux . Lundi dernier , un autre incident au lycée Guillaume-Apollinaire de Thiais : un élève est blessé à coups de cutter .
Le ministre de l'Education Nationale , sans doute désemparé , annonce la tenue d' Etats généraux (c'est ce que font généralement nos responsables politiques lorsqu'ils ne savent plus à quel saint se vouer) , courant avril : Je réunirai, au début du mois d'avril rue de Grenelle au ministère, des Etats généraux de la sécurité à l'école parce qu'il faut qu'à un moment les représentants des collectivités locales, les sociologues, l'Observatoire de la délinquance, l'Observatoire de la violence à l'école, puissent plancher avec un peu de recul sur la question de la violence à l'école.
Que va t-on y décider ? Installer des portiques à l'entrée des établissements scolaires , autoriser la police à intervenir au sein de l'école ?
Cette question de la sécurité ne date pas d'aujourd'hui . Belles et vagues promesses se sont maintes fois succédées sans vraiment aboutir (article du journal Le Monde ou de Patrick Fauconnier "je me souviens ....")
On pourrait avoir tendance à penser que cela n'est pas surprenant dans une société dans laquelle on dénombre des actes de violence tous les jours . Certains , comme je l'ai vu écrit en commentaire sur certains blogs , lorsque ces actes se produisent en milieu scolaire, iront jusqu'à dire que ce sont les enseignants qui ne savent pas faire preuve d'autorité...!
Cette "belle " réforme qui va commencer à se mettre en place à la rentrée scolaire 2010 , les Etats généraux annoncés par le ministre vont-ils permettrent de mieux maîtriser cette violence à l'école ? Ou au contraire va t-on voir s'amplifier le phénomène, les évènements du type de ceux cités ci-dessous vont-ils avoir tendance à se généraliser , à être de plus en plus fréquents ?
La réponse n'est pas évidente , mais une chose est certaine : à force de réduire le personnel d'encadrement on peut difficilement s'attendre à une amélioration de la situation.
Voyons d'un peu plus près les chiffres :
-2004 : 50000 personnes pour assurer la <<surveillance>> dans les lycées et collèges
-2009 : 28000 personnes (à effectifs élèves pratiquement constants)
Cela représente une économie de 0,015% du PIB . A cette économie , pour l'Education Nationale , il faut ajouter 16000 suppressions de postes d'enseignants (30000 suppressions d'emplois publics). Au Mouvement Démocrate de François Bayrou , il semblerait qu'on a bien pris la mesure de la situation : le Mouvement Démocrate propose pour les élections régionales un «contrat lycées plus sûrs» pour financer 5 à 10 postes surveillants par lycée (selon la taille).
Notre ministre Luc Chatel n'hésite pas à lancer une campagne publicitaire dans laquelle il est question d'investissement pour l'Education . C'est certainement une façon de camoufler toutes les restrictions budgétaires dont est victime l'Education Nationale . Ne nous laissons pas duper , pour le gouvernement Sarkozy , l'Education n'est pas une priorité !