Education Nationale : une gestion uniquement comptable !
Par Daniel54 le samedi 13 mars 2010, 21:00 - Education Nationale - Lien permanent
Les enseignants des collèges et lycées étaient en grève vendredi 12 mars. Certains penseront certainement que le corps enseignant est allergique à toute réforme dans l'Education Nationale. Notre école n'est-elle pas malade , ne faut-il pas la soigner ?
Un plâtre sur une jambe de bois comme cela a souvent été le cas par le passé : il est évident que cela ne peut convenir à personne , ni aux élèves , ni aux parents ,ni aux enseignants . Mais cette fois ,avec la réforme Chatel il ne s'agit pas de remède , mais d'un sabordage de l'Education Nationale . A coups de mensonges , de matraquage médiatique les instances du ministère de l'Education Nationale veulent faire croire à l'opinion qu'il s'agit de la réforme dont nous avons besoin . L'astuce : une meilleure orientation des élèves , davantage de prise en compte des difficultés des élèves........des mots , toujours des mots !
Dans les faits , des suppressions de postes (16000 postes à l'éducation nationale encore pour la rentrée 2010), une réduction drastique des personnels d'encadrement . Va t-on ainsi parvenir à réduire l'insécurité dans les établissements secondaires ? Le ministre propose de réunir des états généraux pour faire face à l'insécurité......des mots , toujours des mots !
Les associations de parents d'élèves mettent la pression , sommant le ministère de faire ce qu'il faut pour que les élèves ne soient pas sans professeur pendant plusieurs semaines ,car trop souvent les professeurs absents ne sont pas remplacés. Réponse du ministère : embauchons des professeurs retraités ou des étudiants payés à 30 euros de l'heure et jetons les dans l'arène ! Seront-ils compétents , auront-ils les connaissances nécessaires pour enseigner , auront-ils l'art et la manière face aux fauves (pardon , les élèves ne sont pas des fauves , beaucoup d'élèves respectent leurs professeurs et ont envie d'apprendre , mais cela n'exclut pas parfois dans certaines classes la présence de ces éléments perturbateurs si difficiles à dompter ) avec des classes de 35 élèves.
Cette réponse du ministère pour faire face à la question des absences des professeurs en dit long sur les intentions de ceux qui nous dirigent . Finalement , on n'attend plus des enseignants qu'ils transmettent le savoir.......mais simplement de faire de la garderie . Et oui , pas besoin d'avoir été formé pour transmettre des connaissances , pas besoin d'avoir été formé pour diriger une classe , finalement il n'y a pas lieu d'être surpris qu'on demande à un professeur de français d'enseigner la physique-chimie , qu'on demande à un étudiant d'expliquer à des élèves de terminale en spécialité de physique-chimie , comment est transmise l'information, qu'est-ce que la modulation d'amplitude.......certes l'étudiant en question a peut-être encore quelques souvenirs de l'enseignement qu'il a reçu lorsqu'il était lui-même en classe de terminale !! Il n'échappera à personne qu'en haut lieu , on pense bien que n'importe qui est capable d'enseigner . Quels mépris affiché pour le corps enseignant !
Le 12 mars huit syndicats d'enseignants (SNES-FSU, le SNALC-CSEN, le SNEP-FSU, le Snetap-FSU, le SNFOLC, la CGT, SUD et le SNCL-FAEN) ont dit "non à la réforme du lycée de Luc Chatel". Ils ont dit non à la réforme de la formation des enseignants , non aux nombreuses suppressions de poste , non à la dégradation sans précédent des conditions de travail . Que fait-on de l'humain ? Est-ce excessif de faire un rapprochement avec la gestion de France-Télecom ?
A présent , sauf dans les effets d'annonce , seule importe la gestion comptable de l'Education Nationale .Les préoccupations pédagogiques passent au second plan. La presse se fait l'écho tous les jours de DHG (dotation horaire globalisée) qui sont refusées par les Conseils d'Administration des établissements scolaires.