-suppression de la scolarisation à 2 ans
-classes maternelles à 32 élèves, voire plus
-augmentation des effectifs par classe dans les écoles, les collèges , les lycées
-de moins en moins de moyens de remplacement
-de moins en moins de réseaux d’aides spécialisés aux élèves en difficulté scolaire
-disparition de filières dans l’enseignement professionnel………………..

La réduction de personnel à l’Education Nationale devient insupportable. C’est malheureusement le cas dans beaucoup d’autres services publics, l’Hôpital par exemple . N’hésitons pas à le dire, c’est le massacre du service public . Haro sur les fonctionnaires : seule la comptabilité a de l’importance, on supprime un poste de fonctionnaires sur deux à l’occasion de départs à la retraite.

Rigueur budgétaire nous dit-on ? Mais ne soyons pas dupes, cela va même beaucoup plus loin : ces choix révèlent en fait, par leur continuité, la volonté clairement assumée de changer en profondeur le système d'éducation dans ses structures, ses modes de fonctionnement et ses finalités. Et en effet, ces choix sont inséparables des multiples réformes (réforme du recrutement et de la formation, réforme du Lycée professionnel, puis du Lycée général et technologique, etc.) planifiées et initiées ces dernières années par le Ministère de l'Éducation nationale. Elles vont contre l'intérêt national. Ces réformes répondent à des impératifs gestionnaires. On les déguise sous une prétendue justification "pédagogique" qui conduit à des décisions destructrices, celles, notamment, de diminuer les horaires de cours proprement dits, pour permettre la création les dispositifs d'aide, de soutien ou d'accompagnement personnalisés, vieilles et stériles panacées dont les professeurs dénoncent aujourd'hui l'inanité.

Mais le malaise à l’Education nationale est encore plus profond qu’il n’y paraît. Combien sont-ils aujourd’hui sur la ligne de départ pour devenir enseignants? Cette année, le nombre de candidats au CAPES s’est effondré : en Lettres modernes par exemple, on est passé de 3015 étudiants présents aux épreuves en 2009, à 1491 en novembre 2010, alors même que 200 postes supplémentaires étaient proposés . De 8204 candidats présents aux écrit du CAPES de mathématiques en 1997 (pour 1154 postes offerts) en est tombé à la moitié en 2006(pour 952 postes offerts, soit une baisse de seulement 17 %) et à 2771 en avril 2010, soit une chute de 66% des candidats .

Au début de la semaine , un lycéen marseillais s’est immolé par le feu . Christophe Madrolle , marseillais ,vice-président du Mouvement Démocrate écrit :

C'est avec émotion que je pense aujourd'hui à cet adolescent et à ses proches. Je souhaite leur adresser mes pensées chaleureuses et mon espoir de le voir rétabli au plus vite. Au delà du drame humain, c'est bien l'institution scolaire et l'abandon de plus en plus marqué des enfants qui doit appeler tous les politiques attachés à l'École à réagir.

Cet adolescent était à la dérive depuis plus d'un an avec des résultats scolaires en chute libre et des difficultés familiales connues. Par ailleurs, il était racketté depuis plusieurs mois avec des vols à répétition. Malgré ces signaux de détresse évidents et une situation visiblement connu de tous, l’Institution scolaire n’a pas su détecter le désarroi et la douleur de cet enfant, ni le prendre en charge.

Ce n’est pas ici les responsables de l’établissement qu’il faut blâmer mais la politique comptable du gouvernement qui depuis plus d’une décennie réduit jour après jour le nombre d’adultes qualifiés et formés dans les établissements, laissant les enfants et les adolescents de plus en plus isolés et à l’abandon. Lorsqu’on enlève des adultes dans les établissements, c’est la loi de la cour de récréation qui devient la règle, et celle-ci ne peut être ni un modèle d’éducation, ni une organisation souhaitable pour protéger et guider les enfants.

Nous ne pouvons plus accepter que des postes de psychologues, d’infirmières scolaires, de personnels encadrant, de surveillants soient chaque jour supprimés tant l’absence d’adultes dans les établissements est un signal d’abandon pour les enfants dont les conséquences, nous le voyons aujourd’hui à Marseille, peuvent être dramatiques.

Même quand un État doit agir pour la réduction des déficits publics, il ne peut sacrifier ainsi son École, ses enfants et son avenir.

A quand la fin du carnage ? Aujourd’hui sont organisées dans toutes la France des manifestations contre les suppressions de postes . Rendez vous ,à Nancy, place Maginot à 14 h

Lire l'article : la prime des Recteurs pour faire le sale boulot

Des primes sur objectifs aux chefs d'établissements