De Kyoto à Copenhague
Par Daniel54 le dimanche 13 décembre 2009, 13:02 - Evolution soutenable - Lien permanent
Le protocole de Kyoto, a été ouvert à ratification le 16 mars 1998, et est entré en vigueur en février 2005. Il a été ratifié à ce jour par 183 pays à l'exception notable des États-Unis.
L'objectif était de stabiliser les concentrations des gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui limite toute perturbation due à l'activité humaine dangereuse pour le système climatique.
Les pays signataires ont donc été invités à publier des inventaires de leurs émissions de gaz à effet de serre, à établir des programmes nationaux contenant des mesures visant à atténuer les changements climatiques. Le protocole de Kyoto allait plus loin encore puisqu'il comportait des engagements absolus de réduction des émissions pour 38 pays industrialisés, avec une réduction globale de 5,2 % des émissions de dioxyde de carbone d'ici 2012 par rapport aux émissions de 1990.
Où en sommes nous actuellement ?
On espérait réduire de d'au moins 5% d'ici 2012 les émissions de gaz à effet de serre par rapport aux émissions de 1990 . Or nous sommes déjà 30% au-dessus de ce niveau et on s'attend à 40% , voire 50 % au dessus en 2012 .
Kyoto semble donc être un échec .
Alors que faire ? Faut-il fixer des objectifs plus contraignants ? Faut-il définir des quotas assez stricts ?Faut-il envisager des sanctions pour les "mauvais élèves" ?
Un point positif : à Copenhague , les plus grands pollueurs de la planète que sont les Etats-Unis et le Chine sont présents , et l'Inde également. La prise de conscience mondiale sur la nécessité d'agir , doit nous réjouir et nous permet d'espérer que Copenhague ne sera pas un échec !
Nous ne pouvons toutefois pas ignorer les intérêts divergents des pays développés et des pays émergents , ces derniers n'étant pas enclins à payer pour les pollueurs que sont les premiers . Ces pays émergents peuvent-ils réduire leurs taux d'émission tout en se développant ?
Pour contourner les raisons de l'échec de Kyoto, Gwyn Prins et Steve Rayner , deux partisans à réduire les émissions de gaz à effet de Serre, font cinq propositions :
1-Il faut concentrer les efforts sur les plus gros émetteurs de CO2 de la planète et non pas tenter de mettre d'accord plus de 170 pays.
2-Instaurer des marchés d'échange du carbone efficaces mais dans lesquels les participants seraient volontaires.
3-Investir massivement dans la Recherche et le Développement sur l'énergie et notamment sur les renouvelables afin de faire baisser rapidement leurs coûts et les rendre compétitives faces aux énergies fossiles (charbon , pétrole,gaz).
4-Investir dès maintenant pour s'adapter au réchauffement qui est déjà en cours.
5-Mettre en avant des projets locaux et modestes mais efficaces plutôt qu'un grand programme mondial sans effets .
L'éminent Claude Allègre , ancien ministre de l'Education Nationale et scientifique dont l'orgueil est bien connu parie sur l'échec de Copenhague. Kyoto avait mis en place un marché du carbone à savoir l'achat du droit à polluer par les pays riches pour soi disant aider les pays pauvres à de développer sans polluer. Pour Claude Allègre , ce marché a été un véritable fiasco sur le plan économique. Celui-ci voit d'un mauvais oeil Copenhague , qui d'après lui "devrait fonctionner" avec la même logique que Kyoto, c'est à dire celle des quotas et des interdictions . En fait , Claude Allègre met toute sa confiance dans la science et à la question du réchauffement climatique , la science devrait apporter des solutions . Mieux encore , d'après Claude Allègre et certains modèles de référence du G.I.E.C.(Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat) , il devrait y avoir un refroidissement lors des trente prochaines années ! Pour lui , l'augmentation du CO2 ne représente pas un danger là où on l'attend , mais cela se traduirait par l'acidification des océans , phénomène plus inquiétant selon Claude Allègre que le réchauffement climatique. En résumé , il faut effectivement s'efforcer de réduire le taux de CO2, toujours d'après le même auteur, mais cela doit se faire dans une logique positive, innovante, qui stimule l'économie , le développement et non pas la freine . La logique n'est pas d'empêcher le développement des pays émergents , c'est d'offrir à tous le droit à un développement durable. <<La logique des interdictions , des taxes, de la régression, de l'anti-progrès , de la décroissance doit être combattu sans relâche car elle est nocive et inefficace et philosophiquement condamnable .>>
Commentaires
Voilà une réflexion utile, bravo pour ce blog, Daniel. A bientôt.
Intéressant. Continue